La triste réalité de la mode
La fast fashion est un phénomène relativement nouveau dans l’industrie de la mode qui cause des dommages considérables à la planète, mais pas seulement, elle exploite les travailleurs et nuit également aux animaux. Voici pourquoi il est préférable de s’en tenir à l’écart quand on le peut.
Le shopping était autrefois un événement occasionnel, quelque chose qui se produisait quelques fois par an lorsque les saisons changent ou lorsque nous devenions trop grands pour ce que nous avions. Mais il y a environ 20 ans, quelque chose a changé. Les vêtements sont devenus moins chers, les cycles des tendances se sont accélérés, et le shopping est devenu un passe-temps. C’est ainsi qu’est apparue la fast fashion et les marques de vêtements mondiales qui dominent désormais nos rues et nos achats en ligne. Mais qu’est-ce que la fast fashion ? Pourquoi la fast fashion est-elle si mauvaise ? Et quel est exactement son impact sur les gens, la planète et les animaux ?
Dans les années 80, les magasins vendaient des marques de vêtements cool et tendance que l’on pouvait acheter avec sa petite monnaie, porter une poignée de fois, puis jeter. Soudain, tout le monde pouvait se permettre de s’habiller comme sa célébrité préférée ou porter les dernières tendances fraîchement sorties des défilés de mode.
Puis, en 2013, le monde a été confronté à la réalité lorsque le complexe de fabrication de vêtements Rana Plaza au Bangladesh s’est effondré, tuant plus de 1 000 travailleurs. C’est alors que les consommateurs ont vraiment commencé à remettre en question la fast fashion et à s’interroger sur le véritable coût de ces t-shirts à 5 euros. Vous êtes peut-être déjà conscient du côté sombre de la fast fashion, mais cela vaut la peine d’explorer comment le secteur en est arrivé là et comment nous pouvons contribuer à le changer.
Vous trouverez ici un article sur la mode éco-responsable !
La fast fashion c’est quoi ?
La fast fashion peut être définie comme une mode bon marché et tendance qui emprunte des idées aux défilés des plus grandes marques de vêtement ou à la culture des célébrités pour les transformer en vêtements dans les magasins à une vitesse folle. L’idée est de mettre les nouveaux styles sur le marché aussi vite que possible afin que les acheteurs puissent se les arracher pendant qu’ils sont encore au sommet de leur popularité, puis, malheureusement, les jeter après quelques utilisations. Ce phénomène s’inscrit dans l’idée que la répétition des tenues est un faux pas de la mode et que si vous voulez rester “fashion”, vous devez porter les derniers looks au fur et à mesure qu’ils apparaissent. C’est un élément clé du système toxique de surproduction et de consommation qui a fait de la mode l’un des plus grands pollueurs du monde. Mais jetons d’abord un œil sur son histoire.
Comment la fast fashion est apparue dans l’industrie de la mode ?
Pour comprendre comment la fast fashion est apparue, il faut revenir un peu en arrière. Avant les années 1800, la mode était lente. Il fallait se procurer ses propres matériaux, comme la laine ou le cuir, les préparer, les tisser, pour fabriquer les vêtements.
La révolution industrielle a introduit de nouvelles technologies, comme la machine à coudre. Les vêtements sont devenus plus faciles, plus rapides et moins chers à fabriquer. Des ateliers de confection sont apparus pour répondre aux besoins des classes moyennes.
Dans les années 1960 et 1970, les jeunes ont créé de nouvelles tendances et les vêtements sont devenus une forme d’expression personnelle, mais il existait toujours une distinction entre la haute couture et les « vêtements de rue »
À la fin des années 1990 et dans les années 2000, la mode à bas prix a atteint son apogée. Les achats en ligne ont décollé et les détaillants de mode rapide comme H&M, et Zara ont envahi les rues. Ces marques ont repris les looks et les éléments de design des grandes maisons de couture et les ont reproduits rapidement et à moindre coût. Tout le monde pouvant désormais acheter des vêtements tendance quand il le souhaitait, c’est donc ainsi que le phénomène a pris de l’ampleur.
Comment repérer une marque de vêtement fast-fashion ?
- Des milliers de styles, qui touchent à toutes les dernières tendances.
- Des délais extrêmement courts entre le moment où une tendance ou un vêtement est vu sur les podiums ou dans les médias people et celui où il arrive dans les rayons.
- Une fabrication délocalisée où la main-d’œuvre est la moins chère, avec l’utilisation de travailleurs à bas salaires sans droits ni sécurité adéquats et des chaînes d’approvisionnement complexes avec une faible visibilité au-delà du premier niveau.
- Une quantité limitée d’un vêtement particulier – c’est une idée lancée par Zara. Avec un nouveau stock arrivant en magasin tous les quelques jours, les acheteurs savent que s’ils n’achètent pas un vêtement qui leur plaît, ils risquent de rater leur chance.
- Des matériaux bon marché et de mauvaise qualité, comme le polyester, le nylon, l’acrylique, la viscose qui font que les vêtements se dégradent après quelques utilisations et sont jetés, sans parler du problème de la perte des microfibres et de la pollution des éco-système marins. Alors bien des matières naturelles existent telles que le lin, la soie, la laine ou encore des matières écologiques telles que le tencel.
Pourquoi c’est mauvais ?
La fast fashion pollue beaucoup notre planète car son impact sur la planète est immense. La pression exercée pour réduire les coûts et accélérer le temps de production signifie que l’on est plus susceptible de négliger l’environnement. L’impact négatif de la fast fashion comprend l’utilisation de teintures textiles toxiques et bon marché, ce qui fait de l’industrie de la mode l’un des plus grands pollueurs d’eau propre au monde, au même titre que l’agriculture. C’est pourquoi Greenpeace fait pression sur les marques pour qu’elles éliminent les produits chimiques dangereux de leurs chaînes d’approvisionnement par le biais de ses campagnes de désintoxication de la mode au fil des ans.
En plus de polluer la planète, la fast fashion est une exploitation pour les employées qui travaillent dans des environnements dangereux, pour de bas salaires, et sans droits humains fondamentaux. De plus, ils peuvent travailler avec des produits chimiques, toxiques et des pratiques brutales qui peuvent avoir des effets dévastateurs sur leur santé physique et mentale.
Les animaux sont également touchés. Lorsque des produits d’origine animale tels que le cuir, la fourrure sont directement utilisés dans la mode, le bien-être des animaux est mis en péril. À titre d’exemple, de nombreux scandales révèlent que la vraie fourrure, y compris celle des chats et des chiens, est souvent présentée comme de la fausse fourrure aux acheteurs non avertis. Il y a tellement de vraie fourrure produite dans des conditions terribles dans des fermes à fourrure qu’elle est devenue moins chère à produire et à acheter que la fausse fourrure.
Enfin, la fast fashion peut avoir un impact sur les consommateurs eux-mêmes, en encourageant une culture du “jetable” La fast fashion nous fait croire que nous devons faire de plus en plus d’achats pour rester à la pointe des tendances, créant ainsi un sentiment constant de besoin et d’insatisfaction finale. En Europe, les déchets textiles représentent 4 millions de tonnes par an, dont 80% ne sont pas recyclables.
Qui sont les grands acteurs ?
De nombreux détaillants que nous connaissons aujourd’hui comme les grands de la fast fashion, tels que Zara ou H&M, ont commencé comme de petites boutiques en Europe dans les années 1950.
Suit Zara, qui a ouvert son premier magasin dans le nord de l’Espagne en 1975. Lorsque Zara a débarqué à New York au début des années 1990, on a entendu pour la première fois l’expression “fast fashion”. Ce terme a été inventé par le New York Times pour décrire la mission de Zara, qui consiste à faire passer un vêtement du stade de la conception à celui de la vente en magasin en 15 jours seulement.
Les autres grands noms de la fast fashion sont aujourd’hui UNIQLO, GAP, Primark et TopShop. Si ces marques étaient autrefois considérées comme des perturbateurs radicalement bon marché, il existe désormais des alternatives encore moins chères et plus rapides comme SHEIN, Missguided, ou Forever 21. Ces marques sont connues sous le nom d’ultra fast fashion, un phénomène récent et encore plus nocif pour l’environnement.
La fast fashion se met-elle au vert ?
Alors qu’un nombre élevé de consommateurs dénonce le coût réel de l’industrie de la mode, et notamment de la fast fashion, nous avons vu un nombre croissant de détaillants lancer des initiatives de mode dites éco-responsable, durables et éthiques, telles que des programmes de recyclage en magasin. Ces programmes permettent aux clients de déposer les articles dont ils ne veulent plus dans des poubelles situées dans les magasins des marques. Mais il a été souligné que seulement 0,1 % de tous les vêtements collectés par les organisations caritatives et les programmes de reprise sont recyclés en nouvelles fibres textiles.
Le problème de la fast fashion est la vitesse à laquelle elle est produite, ce qui exerce une pression considérable sur les personnes et l’environnement. Le recyclage et les petites gammes de vêtements écologiques , lorsqu’ils ne servent pas uniquement à faire du greenwashing ne suffisent pas à contrer la culture du jetable, le gaspillage, la pression sur les ressources naturelles etc..
La fast fashion est-elle en déclin ?
Nous commençons à voir des changements dans l’industrie de la mode. L’anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza est maintenant la semaine de la révolution de la mode, où les gens du monde entier posent des questions comme “Qui a fait mes vêtements ?” et “Qu’est-ce qu’il y a dans mes vêtements ?”.
En 2018, Vogue Australie et Elle UK ont tous deux consacré des numéros entiers de leur magazine à la mode durable, une tendance reprise chaque année par de plus en plus de grands noms.
Que pouvons-nous faire ?
Vivienne Westwood une styliste britannique a déclaré : “Acheter moins, bien choisir, faire durer”.
- Acheter moins est la première étape, en tomber amoureux des vêtements que vous possédez déjà et en les utilisant différemment. Pourquoi ne pas transformer ce vieux jean en un short tendance sans ourlet, ou donner une nouvelle vie à ce vieux pull ample en le transformant en un crop ?
- Bien choisir est la deuxième étape, et choisir un vêtement de haute qualité fabriqué dans un tissu écologique comme la laine, le lin ou le tencel est essentiel. Bien choisir peut également signifier s’engager à faire d’abord le tour de son placard, à n’acheter que des vêtements d’occasion, ou à soutenir des marques éco-responsable.
- Enfin, nous devons faire durer les choses et prendre soin de nos vêtements en suivant les instructions d’entretien, en les portant jusqu’à ce qu’ils soient usés, en les réparant si possible, puis en les recyclant de manière responsable à la toute fin de leur vie.
Aujourd’hui il existe une alternative durable à la fast fashion, la slow fashion.
Passez d’une mode jetable à une mode durable
Voici comment les reconnaître ce mouvement qui émerge de plus en plus :
- Surfe sur la tendance et constitue la stratégie marketing autour du « greenwashing » pour avoir une image plus écologique,
- La stratégie de la slow fashion est d’acheter beaucoup moins de quantités mais d’acheter mieux.
- Elle est contre la surproduction, plus respectueuse à l’échelle écologique mais également à l’échelle social car son but final est de réduire l’impact environnemental
- Réduit son empreinte carbone en fabriquant les produits de façon locale et en utilisant des moyens de transports non polluantes
- Utilise des matières plus durables comme les matières biologiques, recyclées et naturelles
Pour aller plus loin sur le sujet, consulter notre conférence sur la mode responsable : la fast-fashion est-elle en déclin ?